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Collectif Laïque National

Mobilisation des Proviseurs


Lundi 4 mars 2024, 170 proviseurs de lycées et principaux de collèges parisiens, soit la moitié des chefs d’établissements scolaires secondaires de la capitale, se sont réunis place de la Sorbonne.

Par cette mobilisation aussi importante qu’inédite, les manifestants affichaient leur soutien à l’égard de leur collègue, le proviseur du lycée Ravel (XXe), menacé de mort quelques jours auparavant pour avoir voulu faire appliquer la loi : en l’espèce, demander à une élève d’ôter son voile dans l’enceinte de l’établissement.

L’accusation d’islamophobie, immédiatement amplifiée par la logique mortifère des réseaux sociaux, et dont on connaît les impacts dramatiques qu’elle peut provoquer, vise encore une fois un membre de l’Éducation nationale dans l’exercice de son métier.

Cette affaire intervient alors que nous célébrons ce mois-ci les 20 ans de la loi interdisant le port de signes religieux ostensibles à l’École publique, que des militants incendiaires ont tenté de vider de son contenu l’année dernière en popularisant le port d’abayas et autres qamis.

Face à ces événements graves, le Collectif laïque national :

- apporte son soutien plein et entier à M. Le proviseur du lycée Ravel, et à travers lui, à l’ensemble des personnels de l’Éducation nationale, chargés chaque jour de promouvoir et de faire respecter le principe de laïcité à l’École ;

- rappelle l’importance cruciale du respect du principe de laïcité, pierre angulaire de notre modèle républicain ;

- appelle l’ensemble de l’institution scolaire, appuyée par les services de l’État, à ne pas fléchir face aux violences, intimidations et menaces visant à substituer une norme religieuse à la loi républicaine.

Pour rester cet « asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas », l’École de la République et ceux qui la font vivre, doivent être fermement défendus, de façon intangible et permanente.


Fait à Paris, le 7 mars 2024


EN RÉPUBLIQUE, C’EST LA LOI QUI PROTÈGE LA LIBERTÉ


▪ Vingt ans après son adoption, la loi du 15 mars 2004 interdisant aux élèves des écoles,

collèges et lycées publics, en application du principe de laïcité, « le port de signes ou

tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse » fait toujours la

preuve de sa nécessité et de sa pertinence.

▪ Personne ne peut aujourd’hui contester que ce dispositif législatif garantit à chaque

élève le droit à la liberté de conscience, hors de toute pression, dans l’École publique

ouverte à toutes et tous. Au nom de la laïcité, l’acte d’enseigner doit être libre pour

assurer l’ambition émancipatrice de l’École de la République.

▪ N’en déplaise à quelques organisations se disant laïques, l’article L. 141-5-1 du code de

l’éducation (intégrant la loi du 15 mars 2004) a été jugé conforme aux droits

fondamentaux garantis par la Constitution et les conventions internationales

auxquelles adhère la France. En septembre 2023, le juge des référés du Conseil d’État

a confirmé que l’abaya et le qamis constituent une manifestation ostensible

d’appartenance religieuse prohibée par la loi.

▪ À l’occasion du vingtième anniversaire de cette loi, le Collectif laïque national tient à

réaffirmer sa détermination commune à défendre son application pleine et entière,

dans un contexte où le principe de laïcité à l’école fait l’objet d’une dénaturation,

notamment par certains de ceux qui devraient en être les défenseurs historiques.


Vive la Laïcité, Vive la République.

Fait à Paris, le 21 février 2024




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